Une évolution attendue du référentiel national qualité : Qualiopi 2026
En 2026, la certification Qualiopi s’apprête à franchir une nouvelle étape dans son processus de maturité. Depuis son entrée en vigueur en 2021, le référentiel national qualité a profondément structuré l’écosystème de la formation professionnelle. Il a permis d’instaurer une culture de l’amélioration continue au sein des organismes de formation, et notamment des centres de formation d’apprentis, les CFA. Mais dans un contexte de réforme continue et de pression accrue sur les fonds publics, les pouvoirs publics envisagent désormais un renforcement significatif des exigences, en particulier à l’égard des CFA.
France Compétences, le ministère du Travail et les organismes certificateurs sont aujourd’hui unanimes : le système a progressé, mais il reste encore trop de disparités dans l’application concrète du référentiel. Les CFA, en tant qu’acteurs centraux de la politique d’apprentissage, sont concernés au premier chef. L’objectif est clair : garantir un niveau homogène de qualité, mais aussi renforcer la traçabilité des actions, la transparence financière et l’impact mesurable des formations.
Ce mouvement vers une montée en rigueur ne surprend pas les professionnels du secteur. Il s’inscrit dans une logique d’évolution du référentiel, déjà amorcée par les révisions successives du guide de lecture, les retours d’expérience des audits, et les contrôles croisés menés par les OPCO, la DGEFP ou les services de l’État.
Des audits plus ciblés et des contrôles renforcés sur les CFA : Qualiopi 20206
Dès 2026, les CFA devront se préparer à des audits de surveillance et de renouvellement plus pointus. Les auditeurs seront invités à appliquer une lecture plus stricte de certains indicateurs, en particulier ceux qui concernent le pilotage de l’activité, la personnalisation des parcours, le lien avec les branches professionnelles et l’évaluation de l’efficacité des formations.
Ce resserrement des exigences s’explique par la place stratégique qu’occupent les CFA dans la mise en œuvre des politiques publiques. Depuis la réforme de 2018, les centres de formation d’apprentis sont désormais ouverts à la concurrence. Cela a permis une expansion rapide, mais aussi une plus grande hétérogénéité dans les pratiques. Les pouvoirs publics souhaitent aujourd’hui recentrer le dispositif sur des critères robustes et vérifiables, notamment en matière de résultats.
Les indicateurs liés à la formalisation des objectifs pédagogiques, au suivi individualisé des apprentis et à l’analyse des abandons feront l’objet d’une attention particulière. Les CFA devront prouver, à l’aide de documents concrets et à jour, qu’ils assurent un accompagnement de qualité continue. Cela exigera une structuration documentaire rigoureuse et une meilleure gestion des données issues du suivi des parcours. Ils devront aussi démontrer que chaque ajustement mis en œuvre reste traçable et intégré à leur système qualité.
Les contrôles administratifs croisés entre certificateurs, financeurs et inspection du travail devraient également se multiplier. Ce croisement d’informations vise à détecter les écarts systémiques entre ce qui est déclaré et ce qui est réellement mis en œuvre.
Une nouvelle approche des indicateurs clés de performance
L’évolution attendue de Qualiopi 2026 ne portera pas uniquement sur les procédures. Elle concernera aussi l’exploitation des données de performance. Les CFA devront aller au-delà du simple respect des exigences formelles pour démontrer leur capacité à produire des résultats tangibles. Le référentiel pourrait intégrer des exigences renforcées en matière de pilotage par les indicateurs.
Le taux d’insertion à six mois, le taux de rupture ou la satisfaction des entreprises pourraient devenir des seuils de vigilance. Ces indicateurs ne seraient pas exclusifs mais serviraient à alerter sur la qualité réelle des parcours proposés. Un score faible pourrait entraîner une demande formelle de correction ou une mise sous surveillance renforcée de l’organisme. Dans certains cas, ces résultats pourraient conditionner le maintien d’un financement public ou déclencher un contrôle complémentaire.
Les CFA devront aussi être en mesure d’expliquer les écarts, d’analyser les causes et de proposer des mesures concrètes d’amélioration. Cela suppose une culture de l’évaluation ancrée dans les pratiques et non limitée aux périodes d’audit. L’autodiagnostic régulier, l’exploitation des données issues du SI de l’apprentissage et la concertation avec les branches professionnelles deviendront des leviers essentiels pour anticiper les écarts de conformité.
Les CFA doivent renforcer leurs liens avec les entreprises d’accueil sur les parcours, le tutorat et les retours terrain. Ce dialogue structuré figure déjà dans le référentiel national qualité. Les audits pourraient bientôt le contrôler plus systématiquement sur la base de preuves concrètes. Les auditeurs pourraient interroger les maîtres d’apprentissage ou analyser des contrats de formation en détail.
Un virage vers plus de professionnalisation dans la gestion qualité : Qualiopi 2026
Le durcissement attendu des audits Qualiopi pour les CFA en 2026 impose un véritable saut qualitatif dans l’organisation des structures. Il ne s’agit plus seulement de répondre à des exigences administratives, mais d’intégrer la qualité comme un levier de pilotage stratégique. La qualité ne peut plus reposer sur une seule personne ou être cantonnée à des actions ponctuelles. Elle doit s’inscrire dans le fonctionnement quotidien de l’organisme.
Les CFA doivent renforcer les compétences internes et former leurs équipes aux exigences du référentiel qualité. Ils doivent professionnaliser l’évaluation, le suivi et la traçabilité dans toutes leurs activités. Certains CFA ont déjà amorcé cette évolution en déployant des outils qualité et en nommant des référents internes. D’autres choisissent d’externaliser l’audit blanc ou de se faire accompagner par des consultants spécialisés.
Les auditeurs signalent souvent un écart entre la maturité pédagogique et la structuration qualité des CFA. Cette dissociation sera de moins en moins tolérée. En 2026, seuls les CFA capables de démontrer une vision intégrée de la qualité, articulée avec leur stratégie, leur fonctionnement et leur dialogue avec les parties prenantes, pourront maintenir leur certification dans de bonnes conditions.
Les financeurs publics pourraient également se montrer plus exigeants sur la valorisation des bonnes pratiques. Certains envisagent d’introduire des critères différenciés pour flécher les financements vers les CFA les plus performants, avec une logique d’incitation à l’amélioration continue.
Conclusion : anticiper Qualiopi 2026 pour sécuriser l’avenir
En 2026, la certification Qualiopi s’apprête à franchir une nouvelle étape dans son processus de maturité. Depuis son entrée en vigueur en 2021, le référentiel national qualité a profondément structuré l’écosystème de la formation professionnelle. Il a permis d’instaurer une culture de l’amélioration continue au sein des organismes de formation, et notamment des centres de formation d’apprentis, les CFA. Mais dans un contexte de réforme continue et de pression accrue sur les fonds publics, les pouvoirs publics envisagent désormais un renforcement significatif des exigences, en particulier à l’égard des CFA.
France Compétences, le ministère du Travail et les organismes certificateurs sont aujourd’hui unanimes : le système a progressé, mais il reste encore trop de disparités dans l’application concrète du référentiel. Les CFA, en tant qu’acteurs centraux de la politique d’apprentissage, sont concernés au premier chef. L’objectif est clair : garantir un niveau homogène de qualité, mais aussi renforcer la traçabilité des actions, la transparence financière et l’impact mesurable des formations.
Ce mouvement vers une montée en rigueur ne surprend pas les professionnels du secteur. Il s’inscrit dans une logique d’évolution du référentiel, déjà amorcée par les révisions successives du guide de lecture, les retours d’expérience des audits, et les contrôles croisés menés par les OPCO, la DGEFP ou les services de l’État.