Comprendre, appliquer et réussir sa certification Qualiopi
Le critère 6 de la certification Qualiopi évalue l’inscription du prestataire dans son environnement professionnel. Il ne suffit pas d’avoir des prestations de qualité : l’organisme doit aussi démontrer qu’il connaît son secteur, s’informe régulièrement de ses évolutions, et collabore avec d’autres acteurs. C’est un signal fort de crédibilité et de professionnalisme.
Ce critère met en lumière la capacité de l’organisme à s’inscrire dans une logique d’amélioration continue, nourrie par la réalité du terrain. Il s’agit d’aller au-delà de la seule prestation : suivre les tendances, anticiper les évolutions, et s’appuyer sur des ressources extérieures pour enrichir son offre.
Le référentiel Qualiopi demande des preuves concrètes d’un engagement actif. Cela passe par une veille structurée, une participation à des réseaux professionnels, des échanges de pratiques, ou des partenariats formels avec d’autres structures du secteur.
Le critère 6 concerne tous les prestataires, qu’ils soient indépendants, petites structures ou centres plus importants. Il permet de montrer que l’organisme ne travaille pas en vase clos, mais qu’il s’ouvre à son environnement pour améliorer ses prestations et s’adapter aux attentes des bénéficiaires.
Ici, les attendus du critère 6 du référentiel Qualiopi seront détaillés point par point. Vous y trouverez des exemples concrets de pratiques efficaces, des erreurs à éviter, des outils utiles, et des conseils pour structurer une démarche cohérente et valorisante.
Comprendre le critère 6 du référentiel Qualiopi
Le critère 6 du référentiel Qualiopi concerne l’inscription du prestataire dans son environnement professionnel. Il ne s’agit pas uniquement de connaître son secteur, mais de s’y investir activement. Ce critère reflète la capacité de l’organisme à rester en phase avec les évolutions du marché, les attentes des financeurs et les besoins des bénéficiaires.
L’objectif est de montrer que l’organisme ne fonctionne pas isolément. Il observe son environnement, participe à des dynamiques collectives, échange avec d’autres acteurs et actualise ses pratiques en fonction des tendances et des changements réglementaires.
Le critère 6 de la certification Qualiopi s’applique à tous les prestataires d’actions concourant au développement des compétences : organismes de formation, CFA, CBC, structures accompagnant la VAE. Il est particulièrement important pour les petites structures, souvent très opérationnelles, mais qui doivent également prouver qu’elles restent informées et connectées au secteur.
Concrètement, l’auditeur attend des preuves d’une veille organisée, d’une participation à des réseaux (professionnels, sectoriels, territoriaux), ou de coopérations actives avec d’autres acteurs (partenaires, employeurs, financeurs, branches professionnelles…).
Cette veille doit être formalisée, structurée et exploitée. Elle ne peut pas reposer sur des lectures occasionnelles ou des discussions informelles. L’objectif est de démontrer que cette veille influence la stratégie, les contenus et les pratiques pédagogiques de l’organisme.
Répondre au critère 6 Qualiopi, c’est donc prouver que la qualité de la prestation s’inscrit dans une dynamique collective, actuelle et ancrée dans le réel.
Les exigences du critère 6 selon le référentiel Qualiopi
Le critère 6 du référentiel Qualiopi impose aux prestataires de prouver qu’ils sont actifs dans leur environnement professionnel. Ce critère vise à démontrer que l’organisme ne reste pas isolé, mais s’informe, s’adapte et collabore.
La première exigence concerne la veille sectorielle. Le prestataire doit surveiller les évolutions de son domaine : nouveaux métiers, transformations des compétences, innovations pédagogiques, réformes réglementaires. Cette veille doit être formalisée, datée et régulièrement exploitée. Il ne s’agit pas seulement de lire des newsletters, mais de tirer des enseignements utiles pour l’activité.
La seconde exigence porte sur la participation à des réseaux ou des travaux collectifs. Cela peut inclure des groupes de travail inter-organismes, des événements professionnels, des partenariats avec des entreprises, des échanges avec des branches professionnelles ou des financeurs.
Le référentiel Qualiopi attend aussi que l’organisme valorise cette implication dans ses pratiques. Par exemple, une réforme identifiée lors de la veille peut justifier une mise à jour des contenus de formation. Un retour d’expérience partagé lors d’un réseau peut inspirer une nouvelle modalité pédagogique.
Enfin, cette démarche doit être cohérente avec les prestations proposées. L’organisme ne doit pas simplement accumuler des preuves, mais montrer comment ces actions renforcent la pertinence et la qualité de son offre.
Répondre aux exigences du critère 6 de la certification Qualiopi, c’est donc prouver que l’on est connecté à son environnement, à l’écoute des évolutions, et en amélioration constante.
Qui est concerné par le critère 6 du RNQ ?
Le critère 6 du Référentiel National Qualité (RNQ) s’applique à tous les prestataires d’actions concourant au développement des compétences qui souhaitent obtenir ou renouveler la certification Qualiopi, dès lors qu’ils sollicitent des fonds publics ou mutualisés. Cela inclut donc :
Les organismes de formation
Les CFA
Les centres de VAE
Les organismes proposant des bilans de compétences
Les indicateurs associés au Critère 6
Le critère 6 du référentiel Qualiopi est l’un des plus riches en indicateurs. Il repose sur sept indicateurs qui évaluent l’implication de l’organisme dans son environnement professionnel, sa capacité à s’informer, à s’adapter, à innover et à coopérer.
Indicateur 23.
Veille légale et réglementaire
L’organisme doit prouver qu’il suit l’évolution des textes et obligations légales liés à la formation professionnelle.
Indicateur 24.
Veille sur les évolutions des secteurs d’intervention
Il s’agit de suivre les évolutions du marché, des métiers, des besoins en compétences dans les domaines couverts par l’organisme.
Indicateur 25.
Veille pédagogique et technologique
L’organisme doit rester informé des innovations en matière de pédagogie ou d’outils numériques.
Indicateur 26.
Réseau handicap
Il faut démontrer que des partenaires ou experts du handicap sont identifiés et mobilisables.
Indicateur 27.
Prestataires extérieurs
L’organisme doit montrer comment il sélectionne et évalue les prestataires qu’il mobilise, s’il en utilise.
Indicateur 28.
Partenaires socio-économqiues
Le prestataire montre sa capacité à coopérer avec le monde professionnel ou institutionnel.
Indicateur 29.
Insertion professionnelle ou poursuites d’études
S’il y a un objectif d’insertion ou de poursuite d’étude, l’organisme doit prouver des actions concrètes dans ce sens.
Les pratiques exemplaires pour répondre au critère 6 de Qualiopi
Répondre au critère 6 de la certification Qualiopi demande plus que de suivre passivement l’actualité. Il faut mettre en place une démarche structurée, continue et utile pour les prestations proposées.
La première bonne pratique consiste à organiser une veille formalisée, répartie en trois volets :
- veille légale et réglementaire (Indicateur 23),
- veille sectorielle (Indicateur 24),
- veille pédagogique et technologique (Indicateur 25).
Pour cela, il est recommandé d’utiliser un tableau de veille avec les sources suivies, la date de consultation, la synthèse réalisée et les décisions prises. Ce tableau montre que l’organisme ne se contente pas de lire, mais qu’il agit en fonction des informations collectées.
Ensuite, il faut démontrer une inscription active dans un réseau professionnel. Cela peut passer par :
- des adhésions à des associations,
- des participations à des salons ou webinaires,
- des conventions de partenariat,
- des groupes de travail thématiques.
Pour les prestataires accueillant des personnes en situation de handicap, il est essentiel d’identifier un réseau de partenaires spécialisés (Indicateur 26) et de prouver qu’il est mobilisé en cas de besoin.
Enfin, si l’organisme travaille avec des prestataires extérieurs ou a un objectif d’insertion professionnelle (indicateurs 27 à 29), il doit structurer ses pratiques : critères de sélection, modalités de suivi, actions concrètes vers l’emploi ou la poursuite d’étude.
Adopter ces pratiques, c’est démontrer que l’organisme agit en acteur professionnel ancré dans son secteur, fidèle à l’esprit du référentiel Qualiopi.
Outils utiles pour structurer votre démarche
Répondre au critère 6 de la certification Qualiopi exige une organisation claire et des preuves structurées. Voici les outils les plus efficaces pour gérer votre veille, vos partenariats et vos actions collectives.
Tableau de veille multi-thématique
Utilisez un fichier Excel ou Google Sheets. Créez trois onglets distincts :
- veille légale et réglementaire,
- veille sectorielle,
- veille pédagogique et technologique.
Ajoutez des colonnes pour la source, la date, un résumé, l’impact observé et l’action mise en œuvre. Ce tableau doit être mis à jour régulièrement, idéalement chaque trimestre.
Répertoire de partenaires
Conservez une base centralisée, au format Word, Excel ou Notion. Listez vos réseaux professionnels, partenaires institutionnels et contacts handicap (si concerné).
Indiquez le nom de la structure, le contact, la nature du lien, la fréquence d’échange et les documents associés.
Fiche de participation à une action collective
Modélisez une fiche simple pour chaque événement externe. Mentionnez la date, l’objectif, les participants, les points abordés et les suites possibles. Un modèle récurrent permet de gagner du temps et de standardiser vos preuves.
Check-list Qualiopi spécifique au critère 6
Créez un document de suivi pour vérifier la couverture des indicateurs 23 à 29. Ce tableau de contrôle peut servir d’outil d’auto-évaluation avant audit.
Organisation documentaire
Classez vos documents dans un dossier dédié au critère 6. Utilisez une arborescence claire avec un sous-dossier par indicateur. Adoptez un nommage standardisé :
Veille_Secteur_Avril2025.pdf /Partenariat_MissionLocale_Contrat.pdf / Fiche_Actions_Collectives_2024.docx.
Ces outils rendent votre démarche plus lisible, facilitent l’audit, et prouvent que votre engagement dans l’environnement professionnel est structuré et actif.
Études de cas : réussites et erreurs courantes
Le critère 6 de la certification Qualiopi évalue l’ancrage de l’organisme dans son environnement professionnel. Il met en lumière la qualité de la veille et des partenariats. Voici deux exemples concrets issus d’audits.
Cas de réussite : une veille organisée et un réseau actif
Un organisme propose des formations dans le secteur du bâtiment. Il tient à jour un tableau de veille structuré sur trois axes : réglementaire, métier, innovation pédagogique. Chaque veille est datée, résumée, et reliée à une action concrète : modification d’un module, ajout d’une compétence, mise à jour d’un livret.
L’équipe participe régulièrement à des réunions de la branche professionnelle, à des salons, et à des groupes de travail. Ces actions sont tracées avec des comptes rendus, des convocations et des synthèses partagées.
Le prestataire collabore aussi avec des partenaires locaux, comme une mission locale et un centre de bilan de compétences. Une convention encadre chaque collaboration. L’impact sur l’offre de formation est documenté.
Résultat : validation sans réserve du critère 6 du référentiel Qualiopi.
Cas d’échec : veille inexistante et partenaires absents
Un organisme déclare faire de la veille “informelle” mais ne conserve aucune trace. Aucun tableau, aucune source, aucune preuve d’analyse n’est fournie. Les seules références sont orales.
Aucun document n’atteste d’un partenariat actif. Le seul “réseau” cité est un ancien contact non réactivé depuis deux ans. L’auditeur ne peut constater ni stratégie, ni traçabilité, ni retombée opérationnelle.
Conclusion : non-conformité sur les indicateurs 23 à 25 et 28. L’organisme est jugé trop déconnecté de son environnement.
Les pièges à éviter dans l’application du critère 6 de Qualiopi
Le critère 6 de la certification Qualiopi paraît souvent secondaire. Pourtant, de nombreuses non-conformités sont liées à une gestion floue de la veille ou des partenariats. Voici les erreurs les plus courantes à éviter.
Le premier piège est de confondre veille passive et veille structurée. Consulter un site ou lire une newsletter ne suffit pas. L’auditeur attend une veille formalisée, avec des sources identifiées, des dates précises et une exploitation concrète des informations.
Autre erreur fréquente : ne pas lier la veille à la pratique. Certains organismes collectent des informations mais n’expliquent pas comment elles influencent leurs actions. Il faut prouver que les données recueillies ont un impact réel : mise à jour de contenus, évolution d’un programme, adaptation de supports.
Certains prestataires oublient aussi de tracer les actions collectives ou partenariales. Participer à un événement ne prouve rien si aucun compte rendu, mail ou support ne le documente. Chaque action externe doit laisser une trace exploitable.
Un écueil spécifique concerne le réseau handicap (indicateur 26). De nombreux organismes mentionnent une sensibilisation ou une intention, sans preuve de contact réel avec un partenaire. Il faut des documents concrets : échanges, conventions, appels, relais activés.
Enfin, beaucoup négligent la mise à jour des preuves. Une veille de 2022 ou un partenariat ancien non reconduit ne suffisent pas. L’auditeur attend des éléments récents et pertinents.
Pour éviter ces pièges, chaque indicateur du critère 6 du référentiel Qualiopi doit être traité avec rigueur, structuration et traçabilité. C’est ce qui fait la différence entre un engagement affiché et un engagement démontré.
Ping : Guide de lecture Qualiopi - Critère 7 : Appréciation et amélioration continue - Certification RNQ